L’aquifère de Pegeia se situe à l’ouest
de la ville de Pafos. Il s’agit d’un
aquifère côtier semi-captif phréatique,
développé dans un calcaire récifal
karstifié. Depuis de nombreuses années,
l’aquifère de Pegeia fait l’objet d’une
surexploitation intensive. Bien qu’il ne
soit pas encore soumis à une intrusion
d’eau de mer dramatique, une dégradation
de la qualité de l’eau due à une
exploitation excessive a déjà été
observée dans certaines zones.
Étant donné la rapide augmentation des
retraits d’eau (les volumes extraits ont
augmentés de 0,3 hm3 en 1990
à 0,8 hm3 en 1995 et à 1,3 hm3
en 2000), les autorités de l’eau ont
pris des mesures pour diminuer les taux
d’extraction, en imposant aux
agriculteurs locaux l’utilisation de
l’eau de surface.
|
En conséquence, l’extraction totale
en 2005 a été abaissée à environ 1,1
hm3, dont 1 hm3 pour la
fourniture d’eau domestique destinée
à la communauté de Pegeia et les
zones touristiques environnantes, et
près de 0,1 hm3 pour
l’irrigation.
Toutefois, le développement du tourisme,
toujours en pleine croissance, et
l’urbanisation accrue de la région se
sont traduits par une augmentation
considérable de la demande en eau
potable. A présent, pendant la saison de
forte demande, 0,8 % des consommateurs (principalement
des hôtels) utilisent près de 25 % du
total de l’eau propre utilisée dans la
région.
|
Dans le contexte mentionné ci-dessus,
INECO a organisé l’atelier de Chypre
dans la région de Pegeia, les 26 et
27 octobre 2007. Au total, 48
personnes ont participé à l’atelier,
dont des résidents locaux, et des
représentants d’associations de
citoyens (16), des représentants des
autorités locales et
gouvernementales (10) et des
partenaires du projet INECO (22).
Au cours des débats organisés
pendant deux jours, la situation de
l’aquifère de Pegeia a été abordée
dans le détail et les autorités ont
répondu aux commentaires et aux
questions des associations de
citoyens de la région. Parmi les
problèmes identifiés, citons :
-
La qualité de l’eau de fond, en termes d’intrusion d’eau
de mer, d’impact des pratiques agricoles et de problèmes
découlant de l’absence de réseau d’égout.
-
La capacité de transport de la
région en termes de fourniture d’eau, étant donné que
l’on considère que les permis de construire actuels et à
venir et le développement du tourisme excèdent la
capacité de fourniture d’eau à Pegeia et sont amenés à
provoquer une baisse de l’aquifère.
-
La variation saisonnière de
l’utilisation de l’eau, notamment dans les hôtels de la
région, qui a des impacts majeurs sur l’exploitation de
l’aquifère.
-
Le manque d’informations concernant les problèmes liés à
l’eau et l’absence d’une « culture de l’eau » parmi les
résidents locaux.
|
Les suggestions des citoyens et des
autorités en faveur d’une exploitation
durable de l’aquifère concernaient :
-
La mise en œuvre de petites unités de traitement des
eaux usées pour chaque habitation ou groupe
d’habitations. L’eau recyclée peut être utilisée pour
l’irrigation des espaces ouverts et des jardins.
-
Le contrôle de l’utilisation de fertilisants et autres
produits chimiques dans l’agriculture.
-
La nécessité de traiter les pertes potentiellement
considérables du système de distribution d’eau et la
surconsommation d’eau, notamment pendant la période
estivale.
-
La réduction de la quantité considérable d’eau potable
extraite de l’aquifère et utilisée dans des hôtels, en
adoptant éventuellement une désalinisation à petite
échelle pour répondre à la demande touristique.
-
La nécessité d’optimiser la surveillance de la nappe
phréatique et l’évolution de la salinité de l’eau de
fond
Plus d’informations...
|